Burkina Faso : Les haricots magiques de sa majesté…
Lumen Media Group, 27 octobre 2018
Victor Tiendrébéogo, un grand chef coutumier burkinabé, est devenu le chantre du haricot mungo, une légumineuse « aux mille vertus ».
C’est un petit haricot vert à poils au drôle de nom. Le mung bean, ou haricot mungo, une légumineuse d’origine asiatique, est le nouvel espoir des paysans burkinabés. C’est du moins ce que croit Victor Tiendrébéogo, dit « le Larlé Naba », un grand chef coutumier au Burkina Faso.
Ce jour-là, sous le soleil de midi, il ouvre les portes de sa ferme baptisée “ Sompagnimdi “ (« le bien fait ne doit jamais être oublié », un proverbe en langue moré), à Dapelogo, à 40 km de Ouagadougou. « Vous voyez ce grand champ ? Ce sont des plantations de mung beans, tout est bio ici, vous ne trouverez pas un seul gramme d’engrais chimique », affirme-t-il avec fierté en pointant l’horizon rempli de petites plantes à cosses.
« Haricot de l’abondance »
Depuis, Victor Tiendrébéogo est devenu le chantre du haricot « aux mille vertus », qu’il a découvert il y a quatre ans. « Un chercheur burkinabé m’a offert trois kilos de graines, j’en ai semé une partie dans mon champ et j’ai offert le reste à quelques fermiers », se rappelle-t-il. Résultat : le pays compterait aujourd’hui près de 10 000 producteurs et 6 750 hectares de cultures de mung bean, d’après ses estimations. « Et nous attendons entre 10 000 et 15 000 tonnes de récoltes d’ici au mois d’avril », s’enthousiasme le fondateur de Sompagnimdi, ferme agrosylvopastorale de 102 hectares.
Facile à cultiver, rentable et riche en vitamines, le haricot mungo possède de multiples qualités, selon son promoteur. Son principal atout : il peut s’adapter à des conditions climatiques difficiles. Un argument de poids pour les agriculteurs burkinabés qui doivent lutter contre l’aridité de la terre et la faible pluviométrie de ce pays situé en zone soudano-sahélienne.
« L’avantage de ce haricot, c’est qu’il pousse en cycle court, on peut le récolter tous les trois jours pendant trois à quatre mois, contrairement au maïs ou au niébé, qui ne produisent qu’une fois par an », explique François Ouédraogo, le responsable des activités agricoles de la ferme du Larlé Naba. « Cette plante n’a pas besoin de beaucoup d’eau, trois arrosages par semaine suffisent. Elle s’adapte ainsi bien au climat local, avec des saisons des pluies très irrégulières », poursuit l’agriculteur à la retraite, précisant que le mung bean, rebaptisé « being tigré » (« haricot de l’abondance ») par Victor Tiendrébéogo, peut atteindre jusqu’à trois tonnes de rendement à l’hectare.
Source : Le monde Afrique
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